Le paradoxe de la dette : Comment l'endettement croissant crée des inégalités et ralentit la croissance économique

Les dépenses publiques et le patrimoine des ménages

Malgré un déficit budgétaire fédéral américain colossal de 3 000 milliards de dollars en 2020, la valeur nette des ménages a connu une hausse remarquable de 14 500 milliards de dollars. Ce phénomène apparemment paradoxal découle du fait que les dépenses publiques sont directement versées sur les comptes courants des ménages, augmentant ainsi leur pouvoir d'achat. Cet afflux de fonds se traduit par une demande accrue de biens et de services, stimulant davantage la croissance économique.

La corrélation entre la dette et la croissance économique

L'une des vérités économiques les plus négligées est que la dette est une composante intrinsèque de la croissance économique. La construction d'infrastructures, l'expansion des entreprises et la construction de nouveaux logements nécessitent tous des investissements en capital importants, souvent sous forme de dette. Les preuves statistiques soutiennent cette corrélation, démontrant un lien étroit entre la croissance du PIB et l'accumulation de dettes, en particulier les dettes contractées pour des dépenses plutôt que pour l'acquisition d'actifs.

Le paradoxe de la dette et de la création de richesse

Le paradoxe de la dette réside dans son double impact sur la création de richesse. Alors que la dette alimente la croissance économique et la valeur nette des ménages, elle exacerbe également les inégalités. La hausse des prix des actifs, comme l'immobilier et les actions, profite de manière disproportionnée aux ménages les plus riches, qui détiennent la majorité de ces actifs. Cette disparité a entraîné un creusement de l'écart de richesse, les 10 % des ménages les plus riches ayant vu leur valeur nette doubler depuis 1989.

Le fardeau de la dette des ménages

À mesure que la dette des ménages augmente, une plus grande partie des revenus doit être allouée aux paiements d'intérêts et de principal, ce qui entraîne un ratio de service de la dette plus élevé. Ce fardeau financier est devenu particulièrement aigu pour les 50 % des ménages les plus pauvres, dont le ratio de service de la dette est passé de 15 % à 27 % du revenu disponible depuis 1950. Cette diversion des revenus de la consommation et de l'investissement a contribué à un ralentissement de la croissance économique, en particulier au cours des dernières décennies.

Relever les défis de l'augmentation de la dette

Pour atténuer les conséquences négatives de la hausse de la dette et des inégalités, l'auteur propose d'explorer une série de solutions innovantes. Il s'agit notamment de :

• ### Restructuration de la dette : Mettre en œuvre des programmes de restructuration de la dette plus complets pour alléger le fardeau des ménages et des entreprises fortement endettés.
• ### Stratégies de désendettement : Élaborer des stratégies périodiques de réduction des niveaux d'endettement, telles que des jubilés de la dette ou des plans de remboursement graduel de la dette.
• ### Politiques fiscales : Ajuster les politiques fiscales pour encourager la propriété d'actions et de biens immobiliers parmi les ménages à faibles revenus, élargissant ainsi la répartition des richesses.
• ### Mesures de stimulation des revenus : Adopter des politiques qui augmentent les revenus, permettant aux individus d'accumuler des richesses et d'investir dans des actifs.
• ### Programmes de formation professionnelle : Élargir les programmes de formation professionnelle pour améliorer les possibilités d'emploi et le potentiel de revenus, permettant aux individus de participer à la création de richesse.

Conclusion

L'auteur souligne que comprendre le rôle de la dette est primordial pour relever les défis des inégalités et de la croissance économique. En mettant en œuvre des solutions innovantes, les décideurs politiques peuvent exploiter les aspects positifs de la dette tout en atténuant ses conséquences négatives. Ce n'est que grâce à une approche globale que nous pourrons créer une société plus équitable et plus prospère où les avantages de la croissance économique sont partagés par tous.